Vous souhaitez vous lancer en bourse mais ne savez pas par où commencer, cet article est pour vous ! Je me suis retrouvé dans cette situation il y a maintenant 3 ans. J’ai depuis découvert les rouages de ce monde très particulier et passionnant que j’aimerais vous faire partager.
Après pas mal d’erreurs de débutant et une performance qui peine à décoller, j’ai réussi à réaliser une plus-value de 49% en 2016. Les conseils que je vous donne aujourd’hui sont exactement ceux que j’aurais aimé recevoir à mes débuts.
1. Avec combien d’argent puis-je commencer à investir en bourse ?
C’est une question récurrente, ma réponse est : environ 2000€
Pourquoi cette somme ?
- Vous devez absolument diversifier votre portefeuille (voir l’article sur mes règles de gestion). Le minimum de valeurs que je conseille est de 5.
- Les frais de courtage sont fixes pour les « petits » ordres. Si vous ne voulez pas enrichir votre courtier plus que vous-même, vous devez investir au moins 400€ sur une seule valeur (1€ par ordre chez Bourse Direct soit 0.25%). N’oubliez pas que vous payez à l’achat comme à la vente…
2. N’investissez pas toutes vos économies
L’argent que vous investissez en bourse ne doit être qu’une partie de votre capital. De plus, vous ne devez pas avoir besoin de cet argent à court terme. Pensez plutôt que cet argent restera investit très longtemps en bourse et que vous en profiterez plus tard.
Lorsque vous avez une certaine somme investie, évitez d’effectuer de nouveaux versements tant que vous êtes en moins-value (dans l’optique « je vais me refaire »). Au contraire, attendez d’être en plus-value car cela est important d’un point de vue psychologique. Ainsi vous capitaliserez sur une expérience positive et vous prendrez de plus en plus confiance.
3. Soyez réaliste sur vos objectifs
Oubliez les objectifs du type « je veux doubler mon capital en 3 ans » ou « je souhaite réaliser 20% par an ». Dans l’article sur mes règles de gestion, je souligne la nécessité d’avoir un objectif relatif au marché (par exemple l’indice CAC40).
N’ayez aucune prétention au départ, et relativisez vos pertes : l’objectif dans un premier temps est d’acquérir de l’expérience et de vous frottez au marché. Cette expérience est capitale pour parvenir à réaliser de belles performances dans la durée.
4. Attention aux sirènes de l’analyse technique
L’analyse technique est l’art d’analyser les courbes des cours de bourse pour tenter de prédire le futur. On trouve un peu partout des analyses qui sont dignes de l’horoscope du matin, parfois même dégageant une certaine poésie… Mais ne soyez pas dupes, les rares personnes qui arrivent à gagner de l’argent de cette manière passent leur journée à scruter les cours et ont une grande expérience des marchés.
Pour moi il s’agit avant tout de détecter en amont des mouvements « moutonniers » de la part des investisseurs, ce que j’ai déjà observé à plusieurs reprises.
De nombreux investisseurs talentueux couplent à la fois analyse technique et analyse fondamentale, mais jamais l’un sans l’autre : le premier vous dit quand acheter et le second quoi acheter. Cependant vous vous en sortirez très bien sans lire dans la boule de cristal de l’analyse technique.
5. Apprenez les bases de l’analyse fondamentale
L’analyse fondamentale vous dit si telle action est chère ou bon marché. Sans devenir expert-comptable, vous devez maîtriser les concepts de base de la lecture des comptes de résultats et du bilan, ainsi que les ratios vous permettant de comparer les sociétés entre elles.
Des sites comme ABC bourse disposent de ressources pédagogiques très intéressantes sur lesquelles il vaut la peine de s’attarder.
6. N’utilisez pas d’effet de levier
Si vous investissez à travers un PEA, aucun risque de ce côté-là.
En revanche un compte-titres vous permet d’utiliser des effets des leviers sur certaines valeurs (le fameux SRD). Les variations des cours sont ainsi démultipliées, à la hausse comme à la baisse. Sans expérience, cela peut vite devenir dangereux pour votre épargne…
Des effets de levier se cachent également dans certains produits tels que les bons de souscription d’action. Les leviers par rapport au sous-jacent sont parfois très importants, bien plus que le maximum disponible au SRD. Une de mes plus grosses pertes en bourse est liée justement à des bons de souscription Latécoère.
7. Passez des ordres limités et non « au marché »
Le fonctionnement d’un carnet d’ordre peut paraître obscur au profane, mais il est important de bien le comprendre dès le départ. Explication rapide : Il s’organise en deux colonnes : D’un côté les prix et les quantités auxquels les acheteurs souhaitent acquérir des actions (soit « A » le prix le plus élevé proposé par les acheteurs). De l’autre, les prix et les quantités auxquels les actionnaires souhaitent vendre des actions (soit « V » le prix le moins élevé).
Le prix A est toujours inférieur au prix V. Le cours affiché de l’action est celui du dernier échange (égal à A, ou V, ou bien un cours intermédiaire). Pour des actions très liquides comme celles du CAC40, A et V sont très proches, votre ordre « au marché » sera donc toujours exécuté quasiment au cours affiché.
En revanche pour les sociétés plus modestes et peu liquides des petites capitalisations, l’écart entre A et V peut être très important : parfois jusqu’à 10% ! Lancer un ordre « au marché » avec un tel carnet d’ordre peut se solder par une mauvaise surprise (vous achetez beaucoup plus cher, ou vendez beaucoup plus bas que prévu). Pour éviter cela, vous devez utiliser un ordre limité.
Lorsque l’on passe un ordre limité, on spécifie le cours maximal auquel on est prêt à payer ou vendre une action. Exemple : vous voulez acheter au cours A’. Si A’ >= V, alors votre achat sera réalisé au cours de V.
Si A’ < V, alors votre ordre sera placé dans le carnet d’ordre, en attente de quelqu’un voulant bien vendre ses actions au cours A’. Ainsi vous redevenez maître du prix auquel la transaction est effectuée.
8. Investissez sur des secteurs que vous comprenez
C’est une règle d’or suivie par tous les investisseurs talentueux (Warren Buffet, Peter Lynch, …). Si votre formation/expérience professionnelle vous donne des compétences dans un domaine particulier, n’hésitez pas à vous en servir !
Il est en général plus facile de comprendre le business d’une PME que les activités d’une grande banque internationale… Vous serez ainsi mieux à même de décrypter les publications.
Pour ma part, je laisse de côté les banques, assurances et biotechnologies pour lesquelles je n’ai aucune compétence.
Si vous souhaitez investir dans le monde très « dynamique » des biotechs, je vous conseille de bien étudier ce secteur. Certains en font leur spécialité mais beaucoup de petits porteurs inexpérimentés y laissent des plumes…
9. Méfiez-vous des prévisions d’analystes
Des objectifs d’analystes sont disponibles sur de nombreux sites boursiers. La tentation est grande pour le débutant d’acheter uniquement des valeurs dont l’objectif est > 50%, sans autre critère de décision. Autant vous le dire tout de suite : c’est une fausse piste. Vous achèterez uniquement des biotechs et des recovery ultra-spéculatives qui vous mèneront à d’importantes pertes.
De plus, si vous souhaitez acheter des sociétés décotées, mieux vaut que la société ne soit pas (encore) suivie par les analystes, ou bien que les objectifs ne soient pas à jour.
Un exemple assez éloquent: en Octobre 2016, un cabinet d’analyste dégrade la recommandation du titre Xilam de « Achat » à « Neutre » avec une cible à 4€60. Motif invoqué: la valeur est déjà montée de +75% depuis la dernière publication.
Un analyste plus éclairé aurait dit que la valeur était toujours décotée même après 75% de hausse. Début janvier, le titre cotait 14€ ! (+200% par rapport à l’objectif de l’analyste, qui n’a pas changé depuis).
Vous devez donc toujours faire votre propre analyse et avoir l’esprit critique sur ce que vous lisez, tout en profitant des éléments apportés par les analystes.
10. Soyez un investisseur actif
Un PEA n’est pas un PEL. Si vous souhaitez faire des gains sans investir un minimum de temps, oubliez la bourse et ouvrez une assurance vie !
Il n’est pas non plus indispensable de regarder l’évolution quotidienne de son portefeuille. Le minimum syndical est de suivre les publications trimestrielles (parfois uniquement semestrielles). Notez les dates dans votre agenda.
Attention, les chiffres d’affaires et les résultats d’une même période sont généralement publiés en différé. La publication des résultats est souvent plus importante que celle du chiffre d’affaires, car c’est à ce moment que la marge bénéficiaire apparait.
Les sociétés peuvent aussi communiquer d’autres informations : gain d’un contrat important, avertissement sur les résultats (profit-warning), …
Certains sites proposent de recevoir des alertes lorsqu’une actualité est diffusée. Ce genre de service me semble indispensable et sera peut-être bientôt disponible sur PEA-Performance.
11. N’utilisez pas de stop-loss
Les « stop-loss » sont des ordres de vente automatique lorsque le cours franchit à la baisse une certaine limite. J’explique toutes les raisons pour lesquelles il est préférable de ne pas les utiliser dans l’article sur mes règles de gestion. Je ne m’attarde donc pas plus.
12. Soyez curieux
Ce sera mon dernier conseil, soyez curieux et faites progresser vos connaissances, qui deviendront ensuite des compétences. En quelque sorte, investissez sur vous-mêmes, vous vous en sortirez toujours gagnant !
Les sociétés sur lesquelles vous allez investir évoluent dans un monde que vous ne pouvez ignorer. Intéressez-vous à la macro-économie ainsi qu’à la géopolitique. Par exemple, le cours du dollar aura un impact très important sur nombre de sociétés françaises exportatrices.
De nombreux livres existent, mais vous pouvez aussi consulter des sites spécialisés ou des magazines traitant de ces sujets. L’objectif est de vous construire une culture économique qui vous aidera à faire de meilleurs choix.
N’hésitez pas à réagir en postant un commentaire. Si vous le souhaitez, je peux vous parrainer chez Bourse Direct (50€ offert sur votre compte). Pour cela envoyez moi un message grâce au formulaire de contact.
Bons trades !